Bilan du projet Api’novation du collège Albert Camus
Rappel du contexte :
Après avoir travaillé sur l’aquaponie, un groupe d’enfants de 13 à 15 ans a développé une « Ruche connectée » inscrite dans un système éco-responsable. Nul ne peut désormais nier le changement climatique et ses impacts sur nos modes de vie et de travail. Dans ce contexte mouvant, la nécessité de nous adapter à un monde qui change est essentielle. Ayant déjà été sensibilisés à l’agriculture urbaine, ce groupe de 26 enfants dont certains porteurs de handicaps, accompagnés par 2 adultes référents scientifiques et 1 adulte référent handicap et inclusion, ont développé, dans une démarche collaborative et « open-source » une ruche connectée pour faciliter le travail des apiculteurs (qu’il soit amateur ou professionnel). L’idée première est de mesurer la variabilité de certains paramètres physico-chimiques et biologiques (Température/Masse/Concentrations en gaz/Pression atmosphérique/Vibrations des abeilles…) pour en déduire, à distance, l’état de santé d’une colonie et faciliter l’intervention précoce et efficace de l’apiculteur le cas échéant. L’idée seconde est de travailler dans un environnement où toute la réflexion se veut éco-responsable aussi bien en termes de choix de matériaux que d’autonomie énergétique et de compensation carbone des investissements, afin que les enfants et les familles aient une vision la plus holistique possible d’une problématique complexe et qu’au final puisse être développée l’idée que tout un chacun peut agir à son échelle pour limiter le réchauffement climatique tout en conservant les services écosystémiques pour le bien de tous. Enfin, le dernier axe que nous avons développé est celui de l’inclusion de tous dans un projet partagé : citoyens de tous âges, qu’ils soient ou non dans le champ du handicap, de toutes cultures…
Ce qui est déjà en place :
Dès le mois de Mai 2023, les élèves ont pu installer la première partie du système, à savoir la ruche connectée et son essaim d’abeilles.
Pour lire l’article sur l’installation de la ruche, cliquez ici
Depuis la rentrée 2023–2024, un peu de miel a été produit et offert, et surtout les élèves ont fait des relevés réguliers (tous les mardis à 15H30) des données disponibles en ligne sur le site GRAFANA :
https://grafana.mellia.lab.open.studio/d/tUsoUCSVk/md10–11?orgId=1
Pour lire l’article sur la récolte du miel cliquez ici
Le système et ses capteurs fonctionne parfaitement bien (nous n’avons eu aucune maintenance à faire grâce à la qualité des capteurs et matériaux utilisés, et au suivi de notre partenaire Open Studio), et les données nous ont déjà permis de mettre en évidence une corrélation marquée entre la pression atmosphérique et les allers-venues des abeilles à les élèves ont mis ce lien en évidence grâce aux relevés de leurs données, qui seront par la suite passées sous forme graphique.
Les élèves ont suivi la vie de la ruche. Vous pouvez retrouver les articles en cliquant sur celui qui vous intéresse :
- la récolte des hausses de miel
– l’observation de la ruche avant l’hivernage
– le contrôle de l’état sanitaire de la ruche
Un grain de sable dans les rouages mais toujours rester positif – la parole aux élèves :
Le jeudi 16 novembre, la tempête Frederico a violemment frappé le Puy-de-Dôme. Toits et arbres arrachés, tram, bus, trains SNCF à l’arrêt, le vent a soufflé à 126 km/h à Clermont-Ferrand… et malheureusement notre installation, bien que protégée, n’a pas été épargnée : le toit de la ruche ainsi que le nourrisseur se sont envolés malgré la quinzaine de kilos de poids qui la lestaient.
Le temps que les choses se calment et que les professeurs viennent voir la ruche, les abeilles ont été exposées au froid et au vent pendant quelques heures (nous avons enregistré les données grâce à Grafana, et c’est justement grâce à cela que nos professeurs se sont très vite rendus compte que quelque chose n’allait pas à la ruche).
A leur arrivée, l’essaim était bien présent, et ils ont très vite refermé… malheureusement, le froid était rentré dans la ruche et la grappe d’abeilles (déjà affaiblies par la très forte pression due aux frelons asiatiques en début d’année scolaire
Pour lire l’artice sur le frelon asiatique, cliquez ici
Qu’à cela ne tienne, certes nous ne pouvons pas faire de récolte de données mais un de nos professeurs étant apiculteur, il va nous rapporter un essaim au retour de la belle saison pour que nous poursuivions notre démarche scientifique.
Nous n’avons pas baissé les bras (!) et en avons profité pour avancer sur la 2iè phase de notre projet : ainsi nous avons fait les calculs de dimensionnements de notre auvent connecté. Il s’agit ici d’extrapoler notre démarche de recherche scientifique avec la ruche connectée, pour l’appliquer aux impacts du réchauffement climatique sur notre cour du collège Albert CAMUS.
Ainsi, nous allons mener une étude qui nous permettra de relever des données (là aussi grâce à des capteurs divers et un suivi en direct des données) comparatives entre un sol nu à la terre, un sol recouvert de gazon, un sol recouvert de bitume et un sol à l’ombre. Ce travail nous le menons en parallèle d’une recherche effectuée par une chercheuse nommée Anne Sophie Daloz : nous travaillons sur un de ses articles qui parle des ilots de chaleurs urbains, et nous nous basons sur ses travaux de recherche à l’échelle de 36 grandes métropoles européennes pour monter notre protocole d’étude scientifique au collège. C’est plutôt passionnant car nous voulons que nos travaux de recherche soient utiles à tous dans le contexte de réchauffement climatique : pour faire simple nous travaillons sur une forme nécessaire d’adaptation au changement que nous voulons justifier scientifiquement.
Ainsi, après avoir commandé le reste du matériel grâce à l’accompagnement financier du BEC2 (merci encore au jury et à nos financeurs !!!), nous l’avons reçu tout juste fin décembre ! Dans un premier temps ce sont tous les capteurs qui sont arrivés, ainsi que le matériel informatique permettant de collecter les données et la source d’alimentation solaire afin que notre système soit 100% autonome et ne puise pas d’énergie sur le réseau.
Nous avons aussi reçu les poteaux et tout le bois nécessaire à la construction (bois FSC et issu de forêts proches de Clermont), la pouzzolane (locale) qui nous servira pour installer notre toit végétalisé dont le but sera d’ombrer le sol, un récupérateur d’eau de pluie car nous ne voulions pas perdre cette ressource très utile, et tout un tas de petites choses pour le montage…
Voici quelques photos de la livraison, c’était un peu notre cadeau de noël du BEC !
La suite et les évènements à venir :
Bien sûr nous attendons avec impatience notre nouvel essaim pour reprendre nos mesures pour la ruche : dès que les abeilles seront sorties de l’hiver, notre professeur l’installera et nous reprendrons la collecte des données. En fin d’année scolaire, nous terminerons nos graphiques et serons en mesure de faire des liens concrets et prouvés scientifiquement entre les différents paramètres mesurés, et nous présenterons cela normalement aux Exposciences 2024 et sur le journal du BEC. Nous ferons aussi un article pour La Montagne si tout va bien et peut-être un podcast si nous avons le temps.
Maintenant, nous allons commencer le montage de l’auvent, et pour cela nous avons réservé 2 jours durant les prochaines vacances scolaires : les lundi 19 février et mardi 20 février.
Nous sommes à la recherche de bras costauds et nous espérons que des parents d’élèves viendront nous donner « un coup de main ». A cette occasion nous avons aussi prévu de filmer les étapes de la construction, et nous diffuserons le film une fois que nous en aurons fait le montage.
Et au final ?
Malgré les grains de sable, notre projet avance bien et nous sommes dans les délais que nous avions prévus quand nous avons conçu notre protocole.
Nous ne savons pas si 2 jours seront suffisants pour finaliser notre auvent (nous pensons qu’ils seront suffisants pour la construction mais pas pour installer tous les capteurs et les systèmes autonomes, ça nous le finirons lors de nos cours de « Parcours sciences »), mais nous travaillerons dessus aussi en dehors des 2 jours d’« école ouverte » (ce dispositif nous permet de venir au collège pendant les vacances scolaires pour réaliser des projets et aller plus loin qu’en cours avec nos professeurs).
Nous comptons bien être prêts pour l’événement Exposciences (qui se tiendra du 29 mai au 1er juin au polydôme de Clermont), ce sera l’occasion de vous y rencontrer sur nos stands et de vous présenter ce que nous avons obtenu comme résultats et comment nous les avons interprétés avant de les partager à la communauté.
Encore merci au budget écologique et citoyen, au conseil départemental et à ses élus, ainsi qu’aux membres du jury qui nous ont donné la possibilité de réaliser ce super projet !