Ce référentiel est le fruit d’une démarche collective menée à partir des contributions des citoyens et citoyennes rencontrés au cours des 6 soirées de lancement du Budget écologique citoyen du 10 au 23 mars 2022. Les participants étaient invités à réfléchir à ce qu’est un projet de transition écologique et à définir des repères qui permettraient de le caractériser.

Ces contributions ont été retravaillées et mises en forme par les membres de la Commission citoyenne du BEC 2 lors d’un atelier qui s’est tenu le 9 avril 2022.

Ce référentiel, est un outil de repère pour aider les citoyens et citoyennes dans la construction de leur projet : il apporte des points de questionnement. Cela ne veut pas dire que le projet doive répondre à tous ces items.

Ce référentiel constitue également un socle commun sur la transition écologique partagé entre les membres de la Commission citoyenne. Il servira de cadre aux échanges notamment lors de la phase d’analyse des projets. Ainsi un projet dont le contenu ou la mise en œuvre viendrait heurter fortement l’un des repères du référentiel pourra, après débat, être écarté de la liste des projets soumis au vote. A l’inverse, les projets particulièrement vertueux pourront être mis en avant. Ce référentiel est donc aussi un outil pour guider dans leur choix les personnes qui seront amenées à voter pour les projets.

La canopée - La singularité et le rayonnement du projet - sa capacité à polliniser

C’est un projet qui transforme les habitudes de manière pérenne. Accepter de changer ses habitudes permet souvent de faire mieux avec moins. Le changement des habitudes est une garantie de pérennité à mettre en lien avec les actions de pédagogie et de mobilisation des citoyens par des chantiers participatifs (« faire ensemble »).

C’est un projet qui améliore la qualité de vie, le bien-être des citoyens et celui de la planète. Il favorise la biodiversité et les écosystèmes menacés, protège les espèces et leurs habitats. Il s’attache à réduire l’ensemble des pollutions (plastiques, chimiques, lumineuses, sonores…).

C’est un projet qui dans sa mise en œuvre et dans son fonctionnement présente de faibles émissions de gaz à effet de serre et contribue à lutter contre le réchauffement et le dérèglement climatique. Il s’agit par exemple de réduire ses déplacements, d’avoir recours à des énergies renouvelables, d’utiliser des produits locaux ou des matériaux biosourcés...

C’est un projet qui doit pouvoir servir à d’autres, être reproduit et adapté en fonction des spécificités de chaque terrain. Pour cela la démarche doit être transparente et ouverte, elle doit pouvoir se raconter et se transmettre afin de « faire des petits ».

C’est un projet qui prend le temps de rassembler les gens pour célébrer tout au long de la démarche car chaque petit pas compte. Les moments de convivialité permettent de souder les collectifs et de communiquer positivement sur les projets. Cela crée du lien social, des rencontres entre les générations, entre des personnes de différents milieux sociaux. Cela permet d’animer les territoires.

Le tronc commun - Manière de faire ensemble, ce qui fait la force du projet

 

C’est un projet qui génère des interactions, des partenariats, de la coopération avec d’autres acteurs associatifs, techniques, institutionnels… Il est possible aussi d’imaginer de la mutualisation entre acteurs.

C’est un projet qui informe le grand public pour toucher, sensibiliser, « embarquer » les citoyens, « infuser dans le territoire ». Il est important d’éviter l’entre-soi associatif, de parler à tout le monde et de ne pas être élitiste. « Le BEC doit permettre d’élargir la citoyenneté ». Les chantiers participatifs sont une dimension importante de ce « faire ensemble » en pensant à inclure tous les publics.

C’est un projet dans lequel on fabrique soi-même (récupération, réparation, fabrication lors d’ateliers collectifs par exemple) plutôt que d’acheter tout fait.

C’est un projet qui inclut un volet de formation et d’apprentissage collectif au cours de la démarche. Il s’agit « d’apprendre en faisant ».

Racines locales - origine et ancrage, ce qui fonde le projet

 

Un projet de transition écologique, c’est un projet qui génère un bien commun dont l’intérêt est partagé par l’ensemble des membres de la communauté. On parle d’un intérêt collectif et non de celui d’un porteur de projet privé unique. C’est ne pas faire pour soi, mais pour et avec les autres, pour préserver et améliorer nos écosystèmes écologique et social.

Il s’agit de déconstruire les solutions toutes faites et de s’interroger sur les besoins réels, essentiels, spécifiques au territoire auxquels nous voulons répondre. C’est à partir de là que pourront être imaginées des réponses nouvelles et appropriées.

-C’est un projet qui, en priorité, utilise le moins de ressources possible. C’est ensuite réemployer, recycler, acheter d’occasion, réparer. Il doit y avoir une cohérence entre le résultat, les moyens utilisés et les finalités de la transition.

-C’est un projet qui utilise des ressources locales (parfois mésestimées), qu’elles soient matérielles (objets, matériaux…) ou immatérielles (savoir-faire, services, énergies…), alimentaires ou non alimentaires. Il s’agit de productions locales sinon à défaut d’achat local.

-Ces ressources doivent être durables et renouvelables. Biosourcées et non polluantes, elles préservent l’eau, l’air, le sol et les milieux naturels dans leur ensemble.

C’est un projet qui apporte une solution nouvelle, une alternative à ce qui existe déjà. Pour cela, il convient de s’ouvrir à ce qui marche ici ou ailleurs ; ne pas hésiter à se rapprocher des lauréats du premier Budget écologique citoyen.

C’est un projet pour lequel on prend le temps de la concertation et de la réflexion pour s’assurer qu’il soit porté et suffisamment « mûr ». Ce temps de travail est à prendre en compte dans le calendrier de réalisation du projet qui doit être achevé au plus tard le 31 décembre 2023.

C’est aussi intégrer dès la conception du projet les conditions de son fonctionnement dans la durée, de sa viabilité. Que deviendra notre projet dans 5 ou 10 ans ? Avec quels moyens allons-nous assurer sa continuité ?